Quels sont les risques liés à la co-dodo avec un bébé ?
Le co-dodo, ou cododo, est une pratique de plus en plus discutée dans les familles alors que de nombreux parents cherchent à comprendre les enjeux de partager le lit avec leur bébé. Si cette façon de dormir rapprochée plaît pour sa facilité d’allaitement et la proximité affective qu’elle procure, elle soulève aussi plusieurs inquiétudes, notamment relatives à la sécurité et au bien-être du nourrisson. Quels sont donc les risques liés au co-dodo ? Quels conseils adopter pour minimiser les dangers ? Ce dossier apporte un regard approfondi, s’appuyant sur les recommandations de pédiatres et études récentes, pour accompagner au mieux les familles dans leurs choix nocturnes.
Le co-dodo expliqué : principes et popularité croissante avec les bébés
Le co-dodo consiste à faire dormir le bébé dans le même lit que ses parents, une pratique aussi appelée cosleeping ou bedsharing. Cette habitude nuit aux occidentalises avec l’avènement des berceaux individuels entre les 18e et 19e siècles, mais revient aujourd’hui en force. En 2025, on constate un renouveau du co-dodo en Europe, notamment en France, et déjà implanté depuis plus longtemps dans d’autres pays comme les États-Unis.
Ce choix prend racine dans une volonté de proximité accrue, de facilité pour allaiter la nuit et de reassurance mutuelle entre parents et enfants. Plusieurs études et associations, comme La Leche League, militent en faveur d’un cododo bien encadré, soulignant que la mobilité nocturne facilitée permet aux parents de répondre plus facilement aux besoins nocturnes de bébé. Il est cependant essentiel de bien comprendre que ce mode de couchage n’est pas exempt de risques, qui nécessitent une vigilance particulière.
Les éléments clés du cododo
- Proximité et confort : parent et enfant partagent un espace commun pour faciliter l’alimentation et l’attention nocturne.
- Adaptation culturelle : dans de nombreuses cultures, cette pratique est la norme pour renforcer le lien parent-enfant.
- Variation des modalités : du lit partagé classique au lit cododo avec côté amovible, certaines solutions proposent une transition plus sûre.
La question se pose alors : comment peser entre les bénéfices psychologiques et pratiques et les risques potentiels ?

Risques d’étouffement et autres dangers critiques liés au co-dodo chez les nourrissons
Le principal danger pointé du co-dodo est le risque d’étouffement, une menace sérieuse et malheureusement rapportée dans plusieurs rapports de pédiatrie. En effet, un parent endormi profondément peut ne pas percevoir suffisamment la présence du bébé, exposant ce dernier à un risque d’obstruction des voies respiratoires par inadvertance.
Ce risque est accentué dans plusieurs situations :
- Consommation de somnifères ou d’alcool : réduisant la vigilance des parents, augmentant le risque d’écrasement du bébé.
- Literie inadaptée : oreillers, couettes épaisses, matelas trop mous qui peuvent couvrir le visage du nourrisson ou l’étouffer.
- Position du bébé : mise sur le ventre ou sur le côté, moins sûre que la position sur le dos, qui est recommandée.
- Tabagisme passif : la fumée de cigarette dans la chambre augmente le risque de mort subite du nourrisson (MSN) et d’autres complications respiratoires.
En raison de ces dangers, le risque de mort subite est multiplié par cinq chez les nourrissons de moins de trois mois lorsqu’ils dorment avec leurs parents, même dans des conditions a priori saines. Ce constat a été confirmé par des études britanniques récentes augmentant la prudence des autorités sanitaires.
Quelques recommandations pour limiter ce risque
- Ne jamais coucher bébé dans un lit d’adulte si un parent est sous traitement altérant sa vigilance.
- Éviter tout objet mou pouvant gêner la respiration du bébé.
- Employez des matelas adaptés, fermes et conçus pour les nourrissons.
- Surveiller la température et éviter la surchauffe liée à une couverture trop épaisse.
- Veiller à la position de sommeil, toujours sur le dos.
Grâce à ces précautions, la surveillance parentale reste un facteur clé pour assurer la sécurité du sommeil en co-dodo.
Surveillance parentale : rôle et responsabilités dans un co-dodo sécurisé avec votre bébé
La surveillance parentale est le pivot autour duquel doit s’organiser une pratique sécurisée du co-dodo. Sans vigilance constante, les risques d’accident augmentent de manière considérable. Il ne s’agit pas d’adopter une posture anxieuse mais bien de comprendre les points de vigilance à respecter pour dormir à proximité du bébé.
Cette surveillance porte sur plusieurs aspects :
- Observation des signes respiratoires : vérifier que l’enfant respire bien, que rien ne gêne la mobilité de son thorax.
- Vérification de la position du bébé : le nourrisson doit rester sur le dos, jamais sur le ventre.
- Prudence lors des roulades : la mobilité nocturne des parents ne doit pas entraîner de risque d’écrasement.
- Pas de partages du couchage sur les canapés ou fauteuils : ces surfaces ne garantissent pas la sécurité et augmentent nettement les risques.
Les parents doivent aussi veiller à bien séparer les espaces entre eux et bébé dans le lit, en utilisant éventuellement des barrières adaptées pour les empêcher de se déplacer vers des zones risquées. Il est aussi opportun de rappeler que les repas nocturnes doivent se faire à proximité mais toujours avec attention. Pour ceux qui envisagent un lit cododo, un côté amovible fixé solidement permet de mieux compartimenter l’espace.
Par ailleurs, la nuit peut être difficile en termes de repos pour les parents, particulièrement la mère qui reste souvent en hypervigilance en surveillant son bébé, ce qui impacte la qualité du sommeil familial. Un sommeil fragmenté et très perturbé peut avoir des conséquences sur la santé des parents et indirectement sur la capacité de vigilance la nuit.
Les professionnels de santé recommandent dès lors :
- De partager les responsabilités parentales durant la nuit : alternance dans les soins et observances, afin d’assurer une supervision constante mais reposante.
- De respecter la routine sommeil bébé en dehors des besoins urgents, pour favoriser un rythme de sommeil sain (détails sur la routine sommeil de bébé).
Matelas adaptés et literie sécurisée : les bases d’un co-dodo sans dangers
Le choix du couchage est un élément fondamental pour limiter les risques liés au co-dodo. La literie utilisée doit garantir une surface ferme, plane, et durable dans le temps. En effet, un matelas trop mou creuse des zones où le bébé peut s’enfoncer et risquer une suffocation. De même, toute literie avec des coussins, des oreillers volumineux ou des couettes épaisses est à proscrire absolument dans l’environnement immédiat du nourrisson.
Les matelas conçus spécialement pour les bébés répondent à ces critères :
- Fermeté adaptée : suffisamment rigide pour éviter les déformations sous le poids.
- Respirabilité : matériaux permettant une bonne circulation de l’air limitant la chaleur excessive.
- Dimensions précises : adaptées au lit de bébé et garantissant l’absence de zones où l’enfant peut se coincer.
Il faut veiller à ce que le matelas du lit cododo soit fixé solidement contre le lit parental afin d’éliminer tout interstice dangereusement propice à l’emprisonnement du bébé. Pour les parents envisageant d’utiliser un berceau, le choix est également primordial (guide détaillé sur comment choisir un berceau).
En parallèle, les équipements de sécurité comme les barrières anti-chute, les protège-matelas imperméables mais respirants, et les gigoteuses adaptées, participent à la protection contre les accidents nocturnes. Il importe aussi d’éviter les surchauffes en choisissant des vêtements et couettes adaptés à la température ambiante.
Enfin, il ne faut pas sous-estimer la vigilance en matière d’entretien et de nettoyage régulier pour prévenir les infections, qui peuvent compliquer la respiration de bébé en perturbant sa santé générale (en savoir plus sur prévenir infections chez bébé).

Transports de bébés et co-dodo : impacts sur la mobilité nocturne des parents
L’interaction entre mobilité nocturne et méthode de couchage joue un rôle clé dans l’organisation familiale, notamment en co-dodo. La facilité à prendre bébé dans les bras pour l’allaiter ou le rassurer est l’un des arguments majeurs du partage du lit. Cependant, cette mobilité nocturne doit rester maîtrisée pour ne pas créer de fatigue excessive, ou pire, des incidents accidentels.
Transporter un bébé dans un lit d’adulte peut être tentant au moment de s’allonger ou de se relever. Ce geste, si simple en apparence, nécessite de la prudence :
- Veiller à bien sécuriser bébé lors des mouvements nocturnes.
- Prendre garde à ne pas poser bébé sur des surfaces instables ou aux abords de danger (escaliers, meubles pointus).
- Anticiper les obstacles dans la chambre pour minimiser les risques de chute.
- Utiliser un réveil doux pour soi-même afin d’éviter un réveil brutal.
Une bonne organisation du sommeil peut également faire appel à des solutions extérieures comme un lit cododo ou un berceau proche qui permette un accès rapide sans chambouler le cycle de sommeil. Ainsi, aménager un espace sécurisé réduit les risques et améliore la qualité générale de la nuit.
Au-delà des troubles de sommeil que le co-dodo peut occasionner chez les parents, cette mobilité et vigilance nocturne participent directement à la sécurité de l’enfant, justifiant une réflexion partagée entre confort et prudence.

Équipements de sécurité incontournables pour une pratique sécurisée du co-dodo
Les équipements favorisent une meilleure sécurité dans la pratique du co-dodo, surtout pour les nouveaux parents en quête de garanties supplémentaires. On trouve aujourd’hui plusieurs accessoires conçus spécifiquement :
- Lits cododo avec fixation solide : ils évitent les espaces entre le lit du parent et celui du bébé.
- Barrières anti-chute : indispensables si le lit est surélevé ou si l’enfant est particulièrement mobile.
- Gigoteuses adaptées : alternatives aux couvertures pouvant glisser ou recouvrir la tête.
- Veilleuses douces et détecteurs de mouvements respiratoires : qui aident à surveiller l’enfant sans le déranger.
- Matelas rigides homologués pour bébés : minimisant le risque d’enfoncement.
En intégrant ces équipements dans une routine adaptée, le co-dodo peut s’avérer plus sûr, même si les recommandations des pédiatres restent prudentes quant à son usage systématique. Il est conseillé de demander conseil auprès d’un professionnel de santé avant l’adoption de cette pratique, pour mieux comprendre les ajustements nécessaires à la sécurité selon la situation familiale.
On peut au passage rappeler que la cohabitation de nuit et le partage des responsabilités dans le soin du bébé facilitent une meilleure qualité de vie pour les parents, mais ce partage doit se faire dans une organisation réfléchie (détails sur le partage des responsabilités parentales).
Questions courantes autour du co-dodo : démêler idées reçues et réalités médicales
Les interrogations sur le co-dodo abondent parmi les familles nouvelles notamment. Le risque sur la sécurité du sommeil intéresse particulièrement les parents qui veulent ce qu’il y a de mieux pour leur bébé, sans négliger leurs propres besoins de repos.
Voici quelques interrogations fréquemment rencontrées :
- Le cododo favorise-t-il réellement un meilleur sommeil pour bébé ? Certains parents constatent que la proximité apaise et améliore la qualité du sommeil, notamment chez les enfants anxieux, mais cela dépend fortement de chaque famille.
- Le risque de mort subite est-il systématiquement augmenté par le cododo ? Oui, principalement pour les nourrissons de moins de trois mois, surtout si les règles de sécurité ne sont pas strictement respectées.
- Comment gérer la séparation du lit plus tard ? La transition doit être progressive et guidée par les besoins propres de l’enfant, la plupart des enfants quittent spontanément le lit parental vers un an.
- Le co-dodo nuit-il à l’indépendance de l’enfant ? Les études s’accordent à dire qu’il n’y a pas de conséquence majeure ni sur le comportement ni sur les capacités cognitives à long terme.
- Quels sont les conseils de pédiatres pour pratiquer le co-dodo ? Ils insistent sur l’importance du matelas ferme, de la position sur le dos, de l’absence d’objets mous et d’une surveillance continue.
Ces éléments doivent être considérés avec bienveillance, laissant chaque famille faire des choix éclairés, en conscience des enjeux sanitaires et affectifs.
Questions fréquentes sur les risques liés au co-dodo avec un bébé
Quels sont les principaux risques du co-dodo pour un nourrisson ?
Le co-dodo expose le bébé à des dangers notamment le risque d’étouffement, la chute du lit, l’hyperthermie et la mort subite du nourrisson (MSN). Il est essentiel de suivre des règles strictes de sécurité pour réduire ces risques.
Comment assurer la sécurité du sommeil en co-dodo ?
Utilisez un matelas ferme, évitez les oreillers, couettes épaisses et objets mous, assurez-vous que bébé dorme sur le dos, et que le lit est adapté sans espaces pouvant être dangereux. La surveillance parentale est primordiale.
Est-ce que le co-dodo favorise le lien parental et l’allaitement ?
Oui, le co-dodo peut faciliter les tétées nocturnes et renforcer le lien affectif en permettant une proximité constante, bien que cela doive être équilibré avec les exigences de sécurité.
Quels sont les conseils de pédiatres recommandés pour pratiquer le co-dodo en toute sécurité ?
Respecter la position sur le dos, choisir un matelas adapté, ne jamais dormir sur un canapé ou fauteuil avec bébé, éviter les substances altérant la vigilance parentale et assurer une literie sécurisée sont des mesures cruciales.
À quel âge le risque de mort subite est-il le plus élevé en co-dodo ?
Ce risque est particulièrement élevé durant les trois premiers mois, période où le nourrisson est le plus vulnérable et manque encore des réflexes nécessaires pour protéger ses voies respiratoires.