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Le développement de la parole chez l’enfant : étapes, processus et conseils

Le développement de la parole, qui varie d’une personne à l’autre, est l’un des processus physiologiques et mentaux les plus complexes. Il implique non seulement le développement de la capacité à prononcer des mots, mais aussi à comprendre leur signification et à exprimer des émotions, des idées et des souhaits par le biais de l’appareil vocal. Le développement de la parole chez l’enfant est influencé par sa santé, son environnement et son éducation au sein de la famille ou de l’établissement scolaire. Dans ce dossier, nous aborderons les phases du développement de la parole chez l’enfant, ainsi que les aberrations de la formation de la parole, et nous donnerons des conseils simples aux parents pour simplifier le processus.

 

Les étapes du développement de la parole selon l’âge

Selon les spécialistes, le développement de la parole chez l’enfant se divise en différentes phases. Ces phases sont plus ou moins longues, mais tous les enfants les traversent.

1. Le stade préliminaire (0-1 an)

Cette phase dure de la naissance à un an. Elle est souvent divisée en trois étapes :

Les cris

Le seul moyen pour le bébé d’interagir avec le monde extérieur dans les premiers jours et les premières semaines de sa vie est de gémir. Non seulement il avertit de la douleur par son assistance, mais il développe également la respiration, l’articulation et la voix.

Le ronronnement

Jusqu’à l’âge de 6 mois environ, le nourrisson communique en émettant des bruits particuliers. À ce stade, c’est comparable à un maître qui accorde un instrument de musique.

Le marmonnement

Vers l’âge d’un an, un véritable discours commence à émerger. Au lieu de faire des bruits absurdes, il ou elle prononce clairement des syllabes se terminant en « a ».

2. Étape de la préscolarisation (1-3 ans)

Lorsque les premiers mots du bébé arrivent dans son vocabulaire à l’âge d’un an, commence la période préscolaire de production de la parole, qui dure environ trois ans.

S’il dit quelque chose à ce stade, ce sera un mot générique. Par exemple, en exprimant un désir, en demandant quelque chose ou en réclamant un objet spécifique, un bébé peut prononcer la même phrase – « donne ». Seules les personnes les plus proches de lui sont conscientes de ce qu’il désire.

Entre un an et demi à deux ans, des mots complets arrivent dans le lexique de l’enfant, à partir desquels il peut construire de courtes phrases telles que « donne-moi à boire », « maman boit », etc. Vers l’âge de trois ans, il commence à poser les questions « Où ? », « Quand ? » et « Où ? ». Certains jeunes ajoutent des prépositions à leur discours et accordent des termes selon les cas, les genres et les nombres.

3. L’étape de l’école maternelle

Cette période s’étend de l’âge de trois à sept ans. Elle se distingue par une augmentation du vocabulaire passif et actif. À l’âge de quatre ans, l’enfant peut parler avec des phrases de base, et à l’âge de cinq ans, il emploie activement des phrases composées et complexes. À l’âge de sept ans, il peut composer des phrases correctement, émettre des bruits et élargir régulièrement son horizon.

 

Les caractéristiques de la production de la parole chez l’enfant

L’acquisition complète et opportune des capacités d’élocution est l’une des conditions les plus importantes pour le développement de la personnalité de l’enfant. Ces capacités commencent souvent à se développer chez les enfants dès l’âge de trois ou quatre ans. Idéalement, à la fin de la première année de vie, le nouveau-né devrait être capable de prononcer des mots de base et devrait avoir un vocabulaire d’environ 1000 mots à l’âge de 3-4 ans.

À l’âge de quatre ans, un enfant devrait être capable de répéter un conte de fées de base, d’expliquer ses activités et d’évaluer les comportements de ses parents. Cependant, nous constatons de plus en plus souvent une réalité différente dans la pratique. C’est pourquoi les médecins, les psychologues pour enfants et les orthophonistes s’efforcent de brouiller les pistes, car chaque enfant est unique et le processus de développement de la parole peut se dérouler d’une manière qui lui est propre.

Le développement précoce de la parole chez l’enfant nécessite la mise en place de circonstances optimales dans lesquelles le jeune :

  • Exprime ses désirs ;
  • Répète facilement ce que sa famille et ses amis lui disent ;
  • Mûrit physiquement en fonction de son âge ;
  • Prête attention au discours des adultes
  • S’engage dans une communication active avec les autres ;
  • Fait un effort pour prononcer les mots correctement ;

En réalité, il peut être difficile de créer ces circonstances. Un retard mental, des maladies antérieures, des anomalies neurologiques ou un milieu social défavorable peuvent tous y contribuer. Si l’enfant présente un retard de développement de la parole, nous pouvons en discuter dans certaines circonstances.

  • Invente des mots qui n’existent pas ;
  • Répète des mots ou des phrases entendus sans un fort désir de le faire ;
  • Ne répond pas ou grince délibérément des dents lorsqu’on lui demande de répéter un mot ou une phrase ;
  • Accomplit les tâches quotidiennes de façon autonome sans chercher délibérément l’aide des adultes ;
  • Ne se préoccupe pas du fait que son discours est inintelligible pour les autres

Les filles sont censées parler en premier, suivies des garçons. Elles peuvent toutefois développer un discours phrasé plus tard et, en vieillissant, elles tentent de communiquer d’une manière adulte. Les garçons, quant à eux, acquièrent d’abord un cadre grammatical. Ils finissent par acquérir le langage des adultes et le remplacent par « leur » langage.

 

Quels sont les facteurs qui influencent le développement de la parole ?

Le développement de la parole chez l’enfant est influencé par les facteurs suivants.

L’interaction

Un jeune doit avoir le désir de communiquer avec les autres pour pouvoir développer la parole. Après tout, les aptitudes à la communication ne sont pas seulement nécessaires pour transmettre ses sentiments et ses opinions. Les enfants acquièrent leurs fonctions vocales et leur vocabulaire en conversant avec des adultes.

Le développement de la motricité

Le langage et le développement moteur sont inextricablement liés. Par conséquent, pour accélérer la production de l’un, il faut développer l’autre. Les enfants apprennent à parler beaucoup plus rapidement lorsqu’ils pratiquent des activités qui font appel à tous leurs sens et à leurs muscles corporels. Il est essentiel qu’ils régulent les mouvements musculaires, en particulier les plus petits.

Focalisation auditive

Lorsque l’audition orale se développe rapidement, elle inhibe fréquemment le développement de la sensibilité auditive. Parallèlement, la musique, plus précisément l’audition des fréquences sonores, influence le rythme de développement de l’audition phonémique. C’est pourquoi les parents doivent non seulement converser avec leurs bébés, mais aussi leur chanter des chansons ou jouer de la musique en arrière-plan.

Croissance émotionnelle

Le rythme auquel les fonctions de la parole d’un enfant se développent est fortement influencé par son engagement émotionnel avec les adultes. Lorsqu’il ressent un lien avec ses parents, il préfère imiter leurs paroles ou leurs actes. Les enfants qui ne reçoivent pas ce contact ou qui ont subi un stress émotionnel ont beaucoup plus de mal à communiquer à un jeune âge.

Le développement intellectuel

Si un jeune prononce des mots ou des phrases qui paraissent insensés aux parents, il ne faut pas y voir le signe d’un manque d’intelligence. Les jeunes enfants utilisent « leur » langage pour transmettre leurs idées, leurs désirs, leurs affiliations et leur vision du monde. Les adultes empêchent le développement de l’appareil vocal en corrigeant les erreurs.

Le éléments perturbateurs lors du développement de la parole chez l’enfant

Des capacités vocales insuffisamment développées limitent largement une bonne adaptabilité aux situations extérieures. Un développement de la parole qui ne correspond pas à l’âge de l’enfant a un impact sur la formation des activités mentales, l’expression des émotions et les capacités cognitives. C’est pourquoi il est essentiel de détecter les anomalies le plus tôt possible. Celles-ci peuvent inclure :

  • des problèmes de prononciation des sons (remplacement, omissions, articulation incorrecte) ;
  • une structure syllabique incorrecte des mots ;
  • un vocabulaire limité ;
  • une mauvaise compréhension du sens et de l’importance des mots ;
  • une utilisation incorrecte des mots ;
  • des failles grammaticales dans la structure des phrases ;
  • une communication verbale insuffisamment expressive ;
  • un manque de cohérence dans l’expression ;
  • des troubles de la vitesse et du rythme de la parole (parole accélérée ou ralentie, pauses absurdes dans la parole, trébuchement, bégaiement, …) ;
  • problèmes de prononciation mélodique-intonation (perturbation du timbre, de la hauteur et de la puissance de la voix, déviations dans l’émission de la voix) ;
  • difficultés de communication.

Tous ces problèmes peuvent se développer seules ou en combinaison. Si le jeune a de faibles capacités d’élocution, il peut être incapable de parler et de comprendre ce qu’on lui dit. Il est important d’examiner si le jeune a ou non des problèmes d’audition. Un audiogramme, ainsi qu’une consultation avec un orthophoniste et un oto-rhino-laryngologiste, sont nécessaires dans ce cas.

 

Lignes directrices pour le développement de la parole chez l’enfant

Bien entendu, chaque enfant est différent. Par conséquent, il ne faut pas le comparer à l’enfant de votre voisin, qui a commencé à marcher plus tôt et a prononcé son premier mot avant l’âge d’un an.

Cependant, il faut garder à l’esprit que les capacités d’expression orale se produisent de diverses manières, notamment sous l’influence de l’environnement. Les parents doivent prêter attention au développement de la parole afin d’élever un enfant pleinement formé. Vous devez vous rappeler les directives suivantes.

Éliminer l’éloquence

Au début de l’apprentissage de la parole, les parents doivent éviter de surcharger le jeune d’un flot verbal. Il suffit de prononcer un mot de plus que le nourrisson lui-même. Des expressions et des phrases simples de 2 ou 3 mots peuvent être construites. Plus l’apprentissage de la parole est facile, plus il est rapide. N’abreuvez pas votre enfant de l’éloquence qui abonde dans les paroles de sa mère. Il faut les simplifier au point qu’un tout-petit puisse non seulement les comprendre mais aussi les répéter.

Il n’est jamais trop tôt pour commencer

Parler à votre enfant doit commencer dès son plus jeune âge. Après tout, ses capacités d’expression se développent bien avant qu’il ne commence à parler de manière significative. Le toucher, le sourire, le ton et les gestes ont tous un impact sur eux. Les parents peuvent encourager le développement de l’expression verbale en favorisant la communication non verbale.

Soyez attentif

Il est essentiel non seulement de converser avec votre enfant, mais aussi de réagir à ses paroles. Une maman n’a qu’une heure par jour à passer avec son enfant, à l’amuser avec des jeux, des contes et des lectures communes. Dans cette situation, ses efforts seront bien plus fructueux que si elle passait toute la journée avec lui sans poser son smartphone.

Améliorez vos capacités de motricité fine et globale

Tout orthophoniste veille à ce que le développement de la parole se fasse en même temps que celui de la motricité fine. En fait, le développement global est essentiel. Il faut plus que du modelage, de la mosaïque et du laçage pour un jeune enfant. La danse, la musique, les sports et même les promenades au grand air peuvent aider à améliorer les capacités d’élocution. En outre, la motricité globale contribue à la croissance mentale et physique.

Démontrez l’utilisation réelle de la parole

Le jeune enfant doit apprendre que la communication facilite la vie. Vous devez démontrer au jeune enfant que la parole doit être accompagnée d’une action. Par exemple, s’il est intéressé par un objet, il doit le demander et sa mère le lui donnera en échange. Cela montrera la relation entre la parole et l’action.

Exagérez

Encouragez la passion de votre enfant pour raconter des histoires et inventer des contes de fées. Permettez à ses héros d’être des jouets, des copains de maternelle ou des animaux domestiques. Vous pouvez lui poser des questions suggestives. Il est préférable d’exprimer son attention, de sourire et de hocher la tête. Il n’est pas indispensable de restreindre la créativité de votre enfant, car il ne pourra s’exprimer en toute liberté que si vous le faites.

La parole mélodique

La parole mélodique est plus facile à apprendre pour un jeune enfant. Par conséquent, lorsque vous lui adressez la parole, chantez les mots. Les dents, les chansons enfantines et les petits pas contribuent tous au développement de la parole. Et il n’est pas nécessaire d’avoir une bonne oreille ou une éducation musicale – il est plus vital d’avoir une belle mélodie.

Agissez constamment

La règle la plus importante dans le développement de tout talent est la constance. Il est préférable de lire chaque jour une ou deux pages d’un conte de fées plutôt que d’y soumettre un jeune pendant une demi-journée. Chaque jour, pratiquez un peu plus. Vous pouvez alterner entre des outils tels que la lecture, les jeux de logique, les puzzles et les énigmes. Plus les sens de l’enfant sont engagés dans le processus, plus son discours se développera en douceur. Et gardez à l’esprit qu’une croissance appropriée et opportune est impossible sans un environnement aimant dans la famille. N’ayez pas peur de partager vos sentiments pour votre enfant, ses frères et sœurs ou d’autres proches.

Faites confiance à votre instinct

La personne qui passe le plus de temps avec l’enfant est la mère. Par conséquent, elle devrait être la première à remarquer toute anomalie du langage existante. En cas de doute, consultez un orthophoniste ou un psychologue. Vous ne devez cependant pas être névrosé et attendre des choses irréalistes de votre enfant.

Marion

Être mère a été un grand enrichissement pour moi. En même temps, être mère de deux merveilleux bout de chou, c'est passionnant et génial ! Lors de mes études en médecine, je me suis spécialisé dans la pédiatrie. J'ai pu obtenir avec grande joie mon diplôme d’études spécialisées en Pédiatrie. Depuis 2009, je travaille comme pédiatre généraliste au sein de mon cabinet libéral.

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